A chaque instant chacun est responsable de soi, ce qui comprend ses pensées, ses émotions, ses actions. Nous sommes à l’origine de nos pensées et des émotions qui en découlent. Quand tu prends cette responsabilité et que tu n’accuses pas les circonstances extérieures ou les autres, tu fais preuve de maturité émotionnelle… Quelque soit ce que fait l’autre ou ce que t’amène la vie… Tu as conscience que ça fait partie des circonstances neutres, y compris les autres et ce qu’ils peuvent dire ou faire… Challengeant non ?!

Or ce n’est pas du tout une compétence qu’on nous enseigne ! Ou alors bien trop rarement !

Quand on est enfant, on n’a pas la capacité de comprendre cela… On croit que tout ce qui nous arrive est responsable de la façon dont nous nous sentons. Et les paroles des adultes qui nous éduquent vont souvent dans ce sens…  Qui n’a pas déjà entendu dire ou dit, en s’adressant à un enfant :  « Vas t’excuser auprès de la petite fille ! Tu l’as rendue triste ! » ou « Quand il t’a fait ça, ça t’a mise en colère ? » ou encore « Quand tu fais ça c’est vraiment méchant et ça blesse ton camarade. » Tu vois comme on attribue la cause de l’émotion à une autre personne qui est en fait une circonstance extérieure…

On nous l’a tellement inculqué qu’on ne s’en rend même plus compte, même quand on arrive à l’âge adulte. Et le problème c’est qu’en faisant ça on confie notre pouvoir décisionnel au lieu de s’en servir pour soi… Or nous sommes les mieux placés pour savoir ce qui nous convient le plus !!!

Une fois adulte, si on reste immature émotionnellement, on se victimise, on accuse, on râle, on blâme… La politique, la météo, son ex-mari, son éducation, le chien de la voisine, son patron, sa collègue, la loi de la gravité… Certes, nous n’avons aucune prise sur tous ces éléments, mais ils ne sont pas responsables de nos émotions. Puisque, je te le répète ici, ce sont les pensées que nous en avons qui le sont ! Si tu te sens très souvent en colère, dans l’accusation (des autres et de soi), jamais satisfait.e de ce que tu as ou tu es, que tu es frustré.e, que tu n’as aucun contrôle sur ta vie, il y a de bonnes chances que tu ne prends pas tes responsabilités !

Quand on prend conscience que les circonstances (dont les personnes autour de nous) sont neutres jusqu’à ce qu’on en ait une pensée, et que c’est ce qui déclenche notre émotion, nous devenons émotionnellement matures. Nous pouvons décider de la façon dont nous voulons nous sentir, nous pouvons décider de nos pensées, nous pouvons décider qui nous voulons être et ce que nous voulons dans la vie pour nous même.

Confier son émotion ou la réponse à son besoin à l’autre, c’est-à-dire accuser, reste assez dangereux car il répondra peut-être, mais à sa manière à lui… Qui ne sera pas vraiment la tienne… Ce sera forcément un compromis. Même si l’autre aura fait de son mieux ! Et encore faut-il qu’il en ait envie ! Ça lui met une sacrée pression !

Or si c’est toi qui décides de tes pensées donc de tes émotions, si c’est toi qui réponds à tes besoins, si c’est toi qui décides de tes rêves, tu le feras en fonction de toi, de tes valeurs, de ta façon de voir la vie… Ce sera adapté à toi…

Je te donne un exemple un peu bateau, mais O combien classique ! Si je dis à mon compagnon « J’ai besoin de me sentir heureuse et c’est à toi de combler ce besoin » Je me mets dans une position d’enfant dépendante de l’autre pour combler mon besoin. Il tâtonnera pour me rendre heureuse, mais en fonction de lui, de son histoire, de ses valeurs… Et souvent il me confiera lui-même son besoin d’être heureux ou rassuré ou de vivre dans un endroit agréable et rangé ! Et Voilà deux adultes qui confient leur pouvoir et leur besoins à l’autre… Et de compromis en compromis, de malentendus en mauvaises compréhensions, la frustration s’installe, la colère envers l’autre monte peu à peu, les accusations de ne pas répondre comme il faut à ses besoins se multiplient…

Si au contraire, je réponds à mes besoins et que je prends la responsabilité de mes émotions, et que l’autre fait de même, l’autre devient un partenaire, quelqu’un d’indépendant qui est là par sa volonté. Ce que l’autre me donne et ce que je lui apporte devient un bonus puisque les jauges de mes besoins sont déjà remplies ! Et puis… Il faut avouer que ce n’est pas facile de remplir ses propres besoins, alors confier ça à l’autre, c’est un peu le cadeau empoisonné !!!

Je t’invite à prendre quelques minutes pour te poser observer quand est-ce que tu prends tes responsabilités, ou qu’au contraire tu agis comme un enfant dépendant… Quand est-ce que tu blâmes les autres ou le monde ou toi ? Quand est-ce que tu combles toi-même tes besoins ? Dans quelles circonstances tu reconnais que tu choisis consciemment de tes pensées, émotions, actions ?